Rendez-vous est donné à 8h47 sur les hauteurs de Bois Barbu. Me concernant, c’est la reprise. Je rencontre sur le parking les nouveaux, et retrouve les anciens. On papote en attendant Tom pour son quart d’heure de retard ordinaire.
A priori, c’est une sortie d’apprentissage/remise en jambes prévue aujourd’hui. Il fait beau, on a même l’intention de déjeuner au soleil entre les deux cavités. Tom arrive, le programme prend une tournure légèrement différente. Tom accompagnera Alexandra, Johann et Sébastien. Ils débutent par la fée anglaise. Les « anciens », on s’aventure pour la première fois sans mono. Pour Luc, Eric et moi, c’est la petite surprise. Déjà il faut préparer nos kits avec la fiche d’équipement, Martin nous coache. Il réapprend rapidement sur le parking le tisserand (merci Tom). On a tendance à prendre plus de matériel que prévu « au cas où », car on a franchement l’impression de partir à l’aventure. D’ailleurs, c’est parti ! L’entrée du trou est vraiment toute proche, ce qui ne nous empêche pas de faire un petit détour (GPS à la main) pour y arriver. Luc semble avoir confiance en Martin, Eric plutôt également, c’est là que je me permets de dire « c’est parce que vous ne le connaissez pas bien ». Ok, j’ai un peu fait ma mauvaise langue ! Heureusement, on a révisé les nœuds ces derniers jours dans notre salon : papillon, fusion, faux-fusion, cabestan, demi-cabestan. Arrivés devant l’arbre de départ, c’est donc pleine de confiance en moi que je me lance dans la réalisation d’un cabestan autour de notre amarrage naturel. Mais ce tronc il est vraiment beaucoup plus gros que le barreau de notre chaise de cuisine. Je perds mes repères et file la corde à Martin… Zut !
C’est à partir de là que Martin prend les reines pour équiper toute la suite. On commence par un premier puits de 12m à ciel ouvert, qui s’enchaîne sur un P3. Tous ensemble, on se pose pas mal de questions : faut-il utiliser ce spit ci, où plutôt ce spit là ? On avance collégialement. Heureusement d’ailleurs, car Martin fait une énorme bêtise qui aurait pu le rendre crêpe.
Après, c’est le P7 qui arrive. On y rentre très péniblement, serrés comme des sardines entre les parois de la tête de puits. Ça promet pour la remontée. Nous voilà dans la grande salle et sa galerie des Gours. Pendant que Martin équipe le P26 qui suit, nous trois on va visiter… jolies concrétions, jolis gours, Eric capture de belles images à la lumière de nos frontales. C’est vraiment la partie que je préfère en spéléo !
Martin se lance. Il place une déviation dans la 1ère partie du puits, et une fois en bas, il tente de nous crier que la corde est un peu trop courte ^^. Y a pas que la corde qui est trop courte à priori, la dev aussi ! Luc se lance pour analyser sagement la situation. Il nous dit que ça le fait, les pieds touchent le sol à l’arrivée (merci l’élasticité). J’y vais. Mais je me heurte vite au passage délicat de la déviation. La dynema est vraiment très courte, j’en suis très très loin ! Martin fulmine en bas, moi je stresse un peu. Je me dis que si je suis bloquée, personne ne sera capable de venir me chercher rapidement… je prends donc la décision de faire une conversion et remonter. Cette action aura achevée de dissuader Eric, qui de base s’interrogeait sur le confort des méandres qui nous attendaient plus bas. Eric reste donc avec moi, et on papote en attendant tranquillement nos comparses. Une heure plus tard, ils sont de retour, ils se sont perdus dans les fameux méandres et malgré leurs tentatives et efforts n’ont jamais trouvé le P34. Aucun d’entre nous n’aura vu le lac souterrain aujourd’hui.
On remonte. J’ouvre la voie. Je me coince la tête dans le fameux P7 à la remontée. Bloquée, je suis heureuse d’entendre la voix de Tom qui arrive. Il me décoince en un tour de mains. Je retrouve le ciel bleu et le groupe des nouveaux qui pique-nique près des voitures. On finit le repas en cherchant un peu les dernières zones de soleil, tout le monde est de retour, et très vite tout le monde repart dans la grotte n°2.
Cette fois, notre équipe va déséquiper la fée anglaise. Tom a installé les cordes quasiment jusqu’au fond mais pas tout-à-fait. Il nous dit que y a une corde en rab dans la grotte, on peut équiper le dernier puits pour descendre voir le lac souterrain (oui, il y en a aussi un dans ce trou !) si l’envie nous en dit. On arrive assez vite à l’endroit indiqué, après avoir descendu un P24 et un P26. Comme des bleus, on ne trouve pas ladite corde en rab et donc on entame notre demi-tour. Avec Luc et Eric, on souhaite se partager le déséquipement à la remontée. Luc démarre avec agilité. Je l’attends un peu plus haut sur une zone de transition facile. Martin doit filer un coup de mains sur un endroit délicat où il se hisse à la force de ses gros biceps (^^), puis je récupère le prochain sac. Dans les P26 et P24, il y a plusieurs fracs d’installés, mais en fait c’est tout facile de déséquiper un frac. Le plus ardu c’est de remonter sur corde avec ce gros sac à tracter.
Nous voilà dehors, la nuit est déjà tombée. Pour cette fois, Eric aura seulement l’occasion d’ôter le tout dernier spit. On rejoint les voitures. Les autres y sont déjà mais il semblerait qu’un petit problème se présente : impossible d’ouvrir la voiture de Tom (alors qu’on a bien la clé !). Tom reste détendu, on termine donc la journée par la leçon : « comment s’introduire illégalement dans une voiture ». Réponse : on ôte la vitre bien sûr ! Et pour ça, les clés de 13 sont l’outil parfait 😉.
[By Maud]